The Sì Women's Circle - Yuja Wang, the Virtuoso Pianist - Giorgio Armani
Depuis l'âge de 6 ans, Yuja Wang n'a qu'un désir : devenir pianiste. Mais son professeur fait tout pour l’en dissuader à cause de son physique. Pourtant, en quelques années, la jeune femme a surmonté toutes les difficultés et fait partie des artistes les plus talentueuses de sa génération. Portrait
« Je sais que si vous avez la bonne attitude, rien n’est trop difficile, on ne peut pas échouer. » confie Yuja Wang. Cette jeune femme déterminée, originaire de Chine, est passionnée de musique depuis sa plus tendre enfance. A 6 ans, elle sait déjà qu’elle veut devenir pianiste. Mais son ambition n’est pas du goût de tous et surtout pas de son professeur qui n’a de cesse de la décourager.
Ses mains bien trop petites et maigres ne pourront jamais faire d’elle une musicienne talentueuse. Qu’à cela ne tienne ! A 14 ans, elle quitte son pays, direction l’Amérique du nord avec tout le courage nécessaire et le soutien de ses parents. Forte et indépendante, elle rejoint l’un des meilleurs conservatoires de musique au monde, l’Institut de Musique Curtis à Philadelphie. Il marque le début d’une carrière épanouissante et riche, faite de voyages et d’émotions. Plus qu’une passion, la musique fait véritablement partie de Yuja : « Elle enrichit mon existence, et je ne peux pas imaginer la vie sans le son. Ça me suit partout. ». Aux autres femmes, elle aimerait dire que « tout le monde a quelque chose de spécial, et que c'est important d'avoir foi en soi […] C'est un peu cliché de dire vivez dans le temps présent mais c'est vrai, et tout comme je ne veux pas regretter le passé, je ne veux pas m'inquiéter de l'avenir. » Une belle expérience de vie dont on peut s’inspirer.
Ce qui la fait vibrer :
Le livre et la personne qui l’inspirent ?
« Chaque fois que l’on me demande mon morceau préféré, je nomme toujours celui que je suis en train de jouer ; il en est de même avec les livres ! Je suis constamment entourée de livres qui nourrissent mon âme et enrichissent l'imagination, de même que des arts visuels où je puise l'inspiration pour ma musique. Concernant une personne : Leonard Bernstein. La manière avec laquelle j’écoute de la musique a complètement changé après avoir lu ses livres, lorsque j’étais adolescente. »
L’élément marquant de sa carrière (déclic, rencontre…)
« C’est sûrement le concert d'ouverture au Festival de Lucerne avec le légendaire Claudio Abbado, jouant le 3e Concerto pour piano de Prokofiev. »
Le rêve qu’elle aimerait réaliser
« Je voudrais être capable de chanter comme Maria Callas, danser comme Maya Plisetskaya et avoir le swing de Brad Mehldau avec le monde sonore que je crée. Savourer chaque instant et vivre délicieusement. »
En images
Yuja Wang, la pianiste virtuose
Depuis l'âge de 6 ans, Yuja Wang veut devenir pianiste.
Photo Giorgio Armani ParfumsYuja Wang, femme accomplie
Devenir pianiste professionnelle demande beaucoup d'investissement.
Photo Giorgio Armani ParfumsYuja Wang a réalisé son rêve : devenir pianiste
« Je sais que si vous avez la bonne attitude, rien n’est trop difficile, on ne peut pas échouer. »
Photo Giorgio Armani ParfumsYuja Wang, la pianiste virtuose
Aujourd'hui, Yuja Wang fait partie des pianistes les plus talentueuses de sa génération.
The Sì Women's Circle - Cate Blanchett - Giorgio Armani Parfums
Giorgio Armani lance la première édition du Cercle des Femmes Sì pour donner la parole à toutes celles qui ont eu l’audace de dire oui à une vie qui leur ressemble
Porté par la sublime Cate Blanchett, ce projet est un véritable hymne à l’indépendance d’esprit et au courage. Preuve, que l’on peut toutes changer notre destin.
Dire oui signifie parfois prendre des risques. Giorgio Armani a choisi de nous faire découvrir le parcours professionnel de cinq femmes ayant fait ce pari et l’ayant parfaitement réussi. Elles ont bravé la peur, les doutes, les conventions sociales, les aprioris, pour réaliser ce à quoi elles aspiraient.
Le projet de la première édition du Cercle des Femmes Sì est de rendre hommage à chacune d’entre elle. A travers leurs histoires, il nous invite à renouer avec le sens de l’aventure, nécessaire au dépassement de soi. Pour le porter, Giorgio Armani a choisi l’actrice Cate Blanchett qui admire et encourage les femmes « qui luttent pour être fortes sans craindre pour autant de montrer leur fragilité. » L’actrice apprécie tout particulièrement la façon dont M. Armani offre aux femmes une véritable aspiration. Il les engage à montrer au grand jour leur dualité et à dévoiler au monde toutes leurs facettes. « La vie est semée de doutes ; les affronter c’est accéder à une petite porte dérobée qui donne sur la nouveauté. » confie-t-elle. Même s’il pourrait sembler plus facile de renoncer, le Cercle des Femmes Sì, nous démontre qu’il est bien plus passionnant de dire oui. Sì à la vie, Sì au courage, Sì à l'aventure, Sì à l’amour... Rien n’est impossible !
En images
Cate blanchett, égérie du Cercle des Femmes Sì
Cate Blanchett est l'égérie du Cercle des femmes Sì pour Giorgio Armani
Josh PrendevilleCate blanchett, égérie du Cercle des Femmes Sì
Cate blanchett a osé dire Sì à la vie
Josh PrendevilleCate blanchett, égérie du Cercle des Femmes Sì
Apprenez à dire oui à la vie
Josh PrendevilleCate blanchett, égérie du Cercle des Femmes Sì
Le Cercle des Femmes Sì regroupe Cate Blanchett et d'autres femmes qui ont osé dire oui à la vie.
Dire oui n'est pas toujours facile. La peur prend souvent le dessus sur les envies et vous empêche d'être pleinement heureuse. Mais sachez qu'il n'est jamais trop tard pour suivre vos passions et vivre votre vie de manière positive. La preuve en 10 conseils
Apprenez à vous connaître
Votre projet devra être à l’image de vos valeurs, fondé sur elles. Il doit vous ressembler. Vous devez donc aller puiser au fond de vous-même.
Voyez plus loin
Avant de décider si vous y allez, pensez-y sans vous focaliser uniquement sur les aspects matériels du changement que vous voulez opérer dans votre vie professionnelle. Mais aussi ce qu’il va vous apporter ou vous enlever.
Restez positive
Visualisez-vous en train de réaliser votre projet et le réussir. A chaque étape, visualisez cette dernière une fois que vous l’aurez franchie et les problèmes surmontés. Laissez-vous une chance de réussir !
Acceptez d'être angoissée
La peur est tout à fait normale lors d’un changement radical. Admettez-la et passez outre. Elle est utile pour faire face aux éventuels dangers.
Ecoutez vos envies
Puisez dans la réserve de vos rêves d’enfant. Ce que vous aimiez faire, ce que vous vouliez faire plus tard, ce à quoi vous avez renoncé, par paresse, peur, manque de constance…
Demandez de l'aide
Consultez un professionnel en orientation pour connaître vos points forts et vos points faibles.
Ayez un regard bienveillant sur vous-même
Ne vous jugez pas. Faites confiance à votre instinct, suivez vos intuitions.
Faites le ménage autour de vous
Fuyez les personnes négatives. Elles projettent souvent leurs propres peurs sur vous.
Faites-vous épauler
Rapprochez-vous des personnes positives qui croient en vous, mais savent aussi vous faire des critiques saines et constructives.
Vivez l'instant
Une fois le changement en cours, restez focalisée sur le présent pour recevoir ce qu’il peut vous apporter comme nouvelles opportunités.
The Sì Women's Circle - Kee-Yoon Kim, On stage in Paris - Giorgio Armani
La famille de Kee-Yoon Kim la rêve avocate, elle le devient. Jusqu'au jour où elle fait rire toute une assemblée. Véritable électrochoc, elle prend conscience que raconter des histoires drôles la passionne. Malgré la peur et l'hésitation, la jeune femme finit par se lancer et devient humoriste. Portrait
Kee-Yoon Kim a subi la pression de son milieu social pour choisir son métier. Elle devait réussir dans un domaine prestigieux, le droit. Elle y est parvenue. Pendant quelques années elle l’exerce dans un des cabinets les plus en vue de Paris mais le cœur n’y est pas. A vingt-huit ans, elle passe un concours d’éloquence et décide de déclamer un discours basé sur l’humour. Elle a une véritable révélation quand les rires de 200 personnes résonnent autour d’elle. Elle raconte même que « son cœur chavire » à ce moment-là et découvre qu’elle est faite pour ça. Pendant un an, sa peur l’empêche d’agir même si elle écrit un spectacle en cachette. Elle ne dit rien à sa famille, puis se jette à l’eau et affronte sa mère qui la rêvait musicienne.
Cette dernière finit par s’émouvoir et pleurer de joie quand elle découvre sa fille sur scène, son talent et son bonheur. Kee-Yoon apprécie par dessus tout l’état de bien-être qu’elle ressent après chacun de ses spectacles quand « elle décolle et met plusieurs heures pour atterrir. » Elle est comblée par le métier du spectacle où chaque soir il faut se réinventer. Elle multiplie les projets : un film en préparation, un fort désir d’écrire un livre. Le message qu’elle veut faire passer à toutes les femmes est simple : « Le monde vous appartient, tout est possible, les limites sont dans la tête. Il faut juste inventer sa place et s’y installer ! » Et elle, elle l’a fait !
Ce qui la fait vibrer :
La personne qui l’inspire
« Lena Dunham. Elle écrit, joue, réalise, le tout avec panache et sans complexe. Je suis fan. »
L’élément marquant de sa carrière (déclic, rencontre…)
« Le déclic : le jour où je passe le concours d'éloquence du Barreau de Paris et que je fais rire des gens qui ne sont pas des membres de ma famille ! »
Le rêve qu’elle aimerait réaliser
« Réaliser le film que je viens d'écrire... J'y travaille, notamment en recherchant des fées !! » (Rires)
En images
Kee-Yoon Kim, de la plaidoirie au rire
Avant de devenir humoriste, Kee-Yoon Kim était avocate.
Photo Giorgio Armani ParfumsKee-Yoon Kim, rencontre avec la scène
Kee-Yoon Kim a une révélation lors d'un concours d'éloquence.
Photo Giorgio Armani ParfumsKee-Yoon Kim, le bonheur de faire rire
Elle découvre que faire rire une assemblée peut devenir son métier.
Photo Giorgio Armani ParfumsKee-Yoon Kim, l'histoire d'un succès
Un livre, un film... Kee-Yoon Kim est sur tous les fronts.
Elle voulait être journaliste mais elle est devenue marieuse de luxe. Son agence rencontre un franc succés. Rencontre avec cette matchmakeuse de luxe.
Photo Getty Images
Pour un billet d’entrée à plusieurs milliers euros, Inga Verbeeck et son équipe de cupidons garantissent de tout faire pour trouver le nec plus ultra de l’homme idéal. Interview.
Quand on aime on ne compte pas. Alors, chez Ivy International, l’agence de “matchmaking” d’Inga Verbeeck (comprenez agence de rencontres), les flèches des cupidons sont affûtées en marketing, en psychologie et même parfois en nutrition. Cette petite armée de l’amour de 22 personnes se rassemble régulièrement lors de « meetings en interne » pour « brainstormer» et échanger des « feedbacks » de leurs clients afin d’améliorer les « matchs». Une organisation digne d’une entreprise du CAC 40 version Love me tender.
Derrière cette agence unique se cache Inga Verbeeck, entremetteuse de luxe. Cette Belge de 38 ans a déjà été journaliste, photographe, sportive, femme d’affaires dans l’acier, puis finalement matchmakeuse. De ses vies passées il lui reste cinq langues, qu’elle ne parle « pas toutes parfaitement » s’esclaffe-t-elle, avec un léger accent. Son français impeccable la fait pourtant mentir.
De l'acier à l'amour
Inga Verbeeck est effervescente. Elle a 18 ans quand elle quitte le foyer familial, bien décidée à croquer le monde. Ses parents ne subventionnent pas son idée ? Qu’à cela ne tienne. Elle travaille en reporter freelance et s’embarque à bord de l’un des voiliers de la Volvo Ocean Race. Presque miraculeusement, elle pose ses valises à Anvers avec son marin d’ex-mari, qui semble être le seul à avoir su la retenir quelque part. Elle travaille au sein de l'entreprise familiale dans le domaine de l'acier. En 13 ans, elle apprend comment faire du business et clot des contrats importants aux quatre coins du monde.
Passage à vide
Puis la crise de 2008 arrive, l’entreprise familiale est vendue. La jeune femme divorce et traverse alors une crise identitaire. Elle découvre Berkeley International, un site de rencontres « high class », à l’époque où les applis n’existaient pas encore. Très vite elle commence les « dates», comprenez des rendez-vous amoureux. Mais « J’étais beaucoup plus intéressée par le business que par les rendez-vous galants ! » s’amuse-t-elle. La mouche des affaires la pique à nouveau. En trois mois, elle devient associée chez Berkeley et flaire le bon filon. Quatre ans plus tard, elle se sépare et lance sa propre agence de matchmaking, Ivy International.
Amour de luxe
Mieux vaut être fortuné(e) pour trouver l’âme sœur chez Ivy International. La clientèle est aussi premium que les forfaits : l'entrée de gamme à 15.000 €, puis 25.000 €, et enfin premium à 50.000 €, « un investissement ». Vous ne risquez pas de trouver les clients d’Inga sur Tinder mais plutôt des célébrités, dont elle tait le nom - secret professionnel oblige-, des hommes et des femmes de pouvoir, trop investis dans leur travail pour avoir le temps ou la chance de trouver leur moitié. Nous avons rencontré Inga pour en savoir plus sur cette drôle d'agence matrimoniale. Interview.
Huit rencontres en chair et en os pour 15.000 euros
A 38 ans, la jeune femme a choisi le marché de l'amour pour faire du business.
Photo Inga Verbeeck
LeFigaro.fr/Madame. - Quand on vous demande ce que vous faites, qu’est-ce que vous répondez ? Inga Verbeeck. - Entrepreneuse et matchmakeuse. J’adore la combinaison du business avec de riches relations humaines. C’est ma personnalité.
Quelles sont les qualités fondamentales de vos matchmakeuses ?
Il faut penser « out of the box » (« penser hors des sentiers battus »), être emphatique, engagée et authentiquement intéressée par les gens. Certaines filles qui m’accompagnent ont des diplômes en marketing ou en psychologie. Mais, le plus important, c’est de savoir cerner les gens et comprendre ce qui leur manque… pour mieux pouvoir le trouver !
Comment choisissez-vous les "matchs" ?
D’abord nous respectons les désirs du client. Mais si je pense qu’une personne est incroyable sans nécessairement correspondre à ses critères, je tente. C’est aussi cela mon rôle : challenger les besoins. D’ailleurs, nous ne présentons jamais de photo. Nous partons du principe qu’elles peuvent être trompeuses.
Combien de personnes rencontrent vos clients ?
Une à la fois ! C’est un principe. Avec la formule basique (à 15.000 € NDLR), nous assurons huit rencontres en chair et en os. Mais ça nous demande parfois d’avoir proposé 35 profils papier avant qu'un seul soit accepté !
Que comprennent les forfaits ?
Nous ne sommes pas seulement là pour présenter des matchs. À partir de 25.000 €, nous ouvrons un catalogue où les clients peuvent piocher à la carte ce dont ils ont besoin. Cela peut être un soutien psychologique pour ceux qui n’arriveraient pas à tourner la page d’un divorce, des séances pour reprendre confiance en soi, du coaching nutritionnel et même du coach dating ! Vous savez, nous passons beaucoup de temps avec nos clients. Une fois, nous avons eu un client à Madagascar, nous y sommes allé deux fois.
Du coach dating ?
Oui. Ce n’est pas nécessaire pour tout le monde. Mais, parfois, certains clients ont besoin de retrouver confiance en eux et de commencer un chemin qui les mène à rencontrer la bonne personne, à nouer des liens, à socialiser. C'est bien plus que de rencontrer la bonne personne.
Y a-t-il des choses que vous refuser de faire ?
Nous avons déjà refusé des clients qui avaient pourtant beaucoup d’argent parce qu’ils voulaient payer la prestation par rencontre. Ce n’est pas notre démarche.
Est-ce que vous garantissez les résultats ?
C’est impossible mais je peux vous garantir de tout essayer pour y arriver !
De g. à droite : Matilde Incerti, Anne Lara, Dominique Segall, Laurent Reanard, Sandra Cornevaux, Laurence Granec, Jérôme Journeaux, Alexis Rubinowicz, Myriam Brugière, Jean-Pierre Vincent, Eugénie Pont, Laurence Churlaud, Alexis Delage-Toriel et François Frey.
Photo Gaëtan Bernard
Le grand public ne les connaît pas mais les maillons forts du Festival de Cannes, ce sont eux. Interviews, plans médias, réseaux sociaux... Rencontre avec des gourous de l’ombre.
Alexis Rubinowicz, Twentieth Century Fox, 20 ans de métier
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Alexis Rubinowicz. - Il faut savoir s’adapter à la communication et aux nouveaux médias, être à l’affût de ce qui se fait, de ce qui se fera, mais également savoir ce qui ne se fait plus. Il est indispensable d’aimer communiquer sur des films très différents, et avec toutes sortes de comédiens et de réalisateurs. C’est un métier qui vous amène à faire des choses hors du commun, tout en étant au contact de personnes talentueuses et parfois un peu capricieuses…
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Le prochain film et la prochaine idée. Le principe d’un film, c’est que vous ne savez jamais s’il deviendra culte. Personne ne pouvait imaginer l’ampleur du phénomène Avatar, de James Cameron, par exemple.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Mon premier Festival de Cannes en 1996, où nous présentions The Pallbearer, de Matt Reeves, avec David Schwimmer, et à la belle époque de Friends . Mais aussi la fête du film Moulin Rouge, de Baz Luhrmann, celle du Seigneur des Anneaux et tant d’autres !
L’effet Cannes, selon vous ?
Le seul lieu capable de réunir Trolls (un film d’animation en partie dévoilé à Cannes, NDLR) et Steven Spielberg comme cette année.
Dominique Segall, Communication, 43 ans de métier
Dominique Segall : communication, 43 ans de métier.
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Dominique Segall. - La patience et l’opiniâtreté. Pour être un bon attaché de presse, il faut avoir de bons films qu’on obtient en étant... un bon attaché de presse.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
L’amour du cinéma et de ceux qui le font.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Je n’ai pas manqué un seul festival depuis 1981. Un de mes plus beaux souvenirs reste celui de la Reine Margot. Pour la beauté de l’œuvre et parce que Patrice Chéreau est un grand metteur en scène. Mais aussi pour la qualité des acteurs du film : Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Vincent Perez, Virna Lisi formaient un casting flamboyant et leur montée des marches demeure l’une des plus belles à Cannes. C’était un moment intense, émouvant et le film a été très bien reçu.
L’effet Cannes, selon vous ?
Il n’existe plus vraiment. À l’époque, lorsque vous y présentiez un film, il s’agissait forcément d’un événement, même sans Palme d’or. Aujourd’hui, entre la présentation du film au festival au mois de mai et sa diffusion en salles à l’automne, il est sorti près de 120 films, donc tout est oublié...
Anne Lara, Sony Pictures, 25 ans de métier
<p>Anne Lara : Sony Pictures, 25 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Anne Lara. - Choisir au mieux les médias où les talents iront faire
la promotion de leur film en osant innover. Grâce au numérique et à l’arrivée de nouveaux supports, notre métier a évolué rapidement et permet de toujours se réinventer. Par exemple, inclure désormais des interviews de youtubers français et des « live tweets » avec les talents américains. Les clés d’un bon attaché de presse ? La persévérance, la diplomatie et la passion.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Le prochain film.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
La présentation du film Boyz N the Hood, de John Singleton, dans la catégorie Un Certain Regard à mes débuts en 1991, et particulièrement le documentaire de Charles Ferguson, Inside Job, sur la crise financière de 2008. Et cette année bien sûr, la première montée des marches de Julia Roberts au côté de George Clooneypour le film de Jodie Foster, Money Monster.
L’effet Cannes, selon vous ?
Un panorama des métiers de l’art du cinéma.
Jean-Pierre Vincent, 40 ans de métier
<p>Jean-Pierre Vincent : 40 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Jean-Pierre Vincent. - Notre rôle est d’essayer de donner la meilleure image et la plus grande notoriété possible aux films dont nous assurons la promotion. Pour être un bon attaché de presse, il faut avant tout être un passionné de cinéma.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
J’aime les moments privilégiés que je passe avec les réalisateurs avec qui j’ai la chance de travailler.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Je fête mon 40e festival cette année ! J’ai beaucoup de très beaux souvenirs à Cannes avec Jane Campion, Quentin Tarantino, les frères Coen… mais la Palme d’or de Steven Soderbergh pour Sexe, Mensonges et Vidéo et celle de Roman Polanski pour le Pianiste restent des moments inoubliables.
L’effet Cannes, selon vous ?
Cannes est le plus grand festival du monde. Sa caisse de résonance est unique.
Alexis Delage-Toriel, Le Public Système Cinéma, 21 ans de métier
<p>Alexis Delage-Toriel : Le Public Système Cinéma, 21 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Alexis Delage-Toriel. - Chez Public Système Cinéma, nous sommes à la fois organisateurs de festivals, nous accompagnons les sorties des films en salles, mais nous travaillons aussi sur les relations presse internationale des films présentés à Cannes, Berlin ou Venise. Cette triple activité nous enr ichit d’un point de vue cinéphilique. Un bon attaché de presse se met toujours du côté du film, des cinéastes et des talents.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Les chefs-d’œuvre et les rencontres que nous vivons.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Accompagner Jim Jarmusch, Jean-Pierre Jeunet et Mario Martone lors de mon premier festival, ainsi que les nuits sans fin sur les plages de Cannes où la fête continue jusqu’au petit matin.
L’effet Cannes, selon vous ?
La boule au ventre, le seul endroit où on a peur tant on aime le cinéma !
Eugénie Pont, Warner Bros, 23 ans de métier
<p>Eugénie Pont : Warner Bros, 23 ans de métier. </p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Eugénie Pont. - Avec mon équipe, je suis responsable de la promotion des films de Warner Bros en France. La diversité des genres rend mon métier passionnant, car nous travaillons tant sur des blockbusters que sur des films d’auteur. Pour réussir, il faut croire aux miracles, de la persévérance et rester humble.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
La même passion intacte depuis le début, nourrie par de belles rencontres et un amour immodéré du cinéma.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
L’ouverture du Festival de Cannes en 2013 avec Gatsby le Magnifique. Tout était fou. J’ai dû réserver la moitié des hôtels à Antibes, organiser une soirée à la hauteur du génie de Baz Luhrmann et essuyer une des plus grosses tempêtes qu’ait connue le Festival...
L’effet Cannes, selon vous ?
Chaque film devient un événement mondial.
Jérôme Jouneaux, Moonfleet, 30 ans de métier
<p>Jérôme Jouneaux : Moonfleet, 30 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro.- Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Jérôme Jouneaux. - À chacun de définir les caractéristiques du métier selon son tempérament. On ne peut, selon moi, bien l’exercer sans empathie. J’aime l’idée de l’intermédiaire enthousiaste, décidé à faciliter le dialogue. Un bon attaché de presse aime avant tout le cinéma et il doit également écouter et comprendre ceux qui le font, les représenter loyalement et aimer la presse : la lire, la respecter, parfois la défendre quand elle est moins aimable… Enfin, il faut savoir rester calme.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Découvrir de nouveaux talents tout en accompagnant ceux appréciés de longue date.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Le regard d’un cinéaste à qui je venais de révéler un secret en or.
L’effet Cannes, selon vous ?
D’intenses moments dont il faut vite se remettre…
Laurent Renard, 20 ans de métier
<p>Laurent Renard : 20 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Laurent Renard. - Nous contribuons à promouvoir et à faire connaître les films auprès de la presse et donc du public. Pour être un bon attaché de presse, il faut avant tout aimer le cinéma, ceux qui le font et, accessoirement, avoir beaucoup d’humilité, une bonne dose d’empathie, un certain sens de l’organisation, beaucoup d’humour et énormément de patience !
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
La curiosité et l’amour du cinéma.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Le dimanche passé avec Claude Davy, un modèle pour tous les attachés de presse, et Gérard Depardieu lors du 50e festival, et notre incursion au déjeuner des 50 Palmes d’or autour du président Jacques Chirac. Au-delà du festival, Alain Resnais et Youssef Chahine restent mes plus belles rencontres.
L’effet Cannes, selon vous ?
Le plaisir et l’espoir pour les cinéastes.
Sandra Cornevaux, AS Communication, 13 ans de métier
<p>Sandra Cornevaux : AS Communication, 13 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Sandra Cornevaux. - Notre rôle est à la fois de montrer un film aux journalistes, de le mettre en lumière pour qu’il touche le plus grand public, mais aussi de définir dans quelles émissions un acteur ira en faire la promotion ou à quel magazine une actrice donnera l’exclusivité d’une interview. Pour cela, il faut beaucoup d’endurance, de pugnacité, de souplesse, un solide carnet d’adresses et une batterie de téléphone chargée à 100 % en permanence !
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Les rencontres aussi magnifiques qu’inattendues que ce métier peut provoquer. La plus déterminante ? Celle avec Alexandra Schamis, qui a créé l’agence AS Communication. Elle m’a tout appris et me fait encore confiance aujourd’hui.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Lorsque Jean Dujardin a reçu le prix d’Interprétation masculine pour The Artist. J’étais très émue et heureuse pour lui et on l’ignorait encore, mais c’était le premier d’une belle série qui a fini en apothéose avec les oscars.
L’effet Cannes, selon vous ?
Une belle montée de stress avant, un grand shoot d’adrénaline pendant et un gros coup de fatigue après.
Matilde Incerti, 20 ans de métier
<p>Matilde Incerti : 20 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Matilde Incerti. - Trilogie Paradis : Amour/ Foi/ Espoir (d’Ulrich Seidl).
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ? Amour (de Michael Haneke).
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ? Le Voyage du ballon rouge (de Hou Hsiao-hsien).
L’effet Cannes, selon vous ? Au-delà des montagnes (de Jia Zhang-ke).
Laurence Granec, 30 ans de métier
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Laurence Granec. - Prenant. C’est un métier qui demande de mêler les qualités d’un docteur en psychologie et la résistance d’un tankiste de l’Armée rouge avec une hausse de la pénibilité en vingt ans de + 300 % ! Les secrets d’un bon attaché de presse ? Un forfait textos illimité, avoir le numéro de portable de Thierry Frémaux (mais pas celui qui se termine par 99, l’autre). La plus grosse difficulté : joindre Stéphane Célérier (le président de Mars Films).
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Bosser avec une équipe de distribution que j’aime, et qui m’aime, et qui n’est chaque fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Il y en a eu plusieurs : Palme d’or, Grand Prix, prix de la Mise en scène, prix du Jury…
L’effet Cannes, selon vous ?
Comme une grosse fièvre, on en meurt ou on en sort plus fort.
François Frey, Kinéma-Film, 43 ans de métier
<p>François Frey : Kinéma-Film, 43 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? François Frey. - J’ai appris à projeter des films à 12 ans dans un cinéma de quartier. Or il est important de connaître la technique pour savoir valoriser les comédiens et les films dont on a la chance de s’occuper. Nous sommes un peu comme des bijoutiers spécialisés qui ouvriraient une boîte à bijoux et qui montreraient à quel point ils sont magnifiques.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Le cinéma m’apporte encore des bulles de champagne. Les films et ceux qui les font m’intéressent beaucoup plus que le reste, et lorsque je me bats, je le fais pour un film, car il mérite d’exister et d’être connu.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Le prix de la Mise en scène pour The Player, de Robert Altman, pour lequel Gérard Depardieu était venu féliciter le réalisateur en personne. Et la montée des marches de Expendables 3 restera gravée dans ma mémoire, car il n’y a jamais eu autant de stars de ce niveau réunies sur le tapis rouge.
L’effet Cannes, selon vous ?
Un jour, j’expliquais à un Américain que le Festival de Cannes est comme un excellent sandwich que l’on a mangé trop vite : on reste sur sa faim. Cela reste une illusion, un doux rêve…
Laurence Churlaud, 20 ans de métier
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Laurence Churlaud. - Mon métier est un peu différent, car après m’être occupée de films pendant dix ans, je gère désormais des talents. Cependant ces deux rôles exigent de connaître le cinéma et de l’aimer. En parallèle, je travaille avec Thierry Frémaux (délégué général du Festival de Cannes) depuis huit ans à Cannes où je gère toute la liaison artistique du Festival.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Je suis comblée par mon métier et je ne m’ennuie jamais. J’ai non seulement la liberté de travailler au cœur de l’organisation du Festival de Cannes, et j’aime et respecte aussi les talents que j’accompagne tout au long de l’année.
Vos plus beaux souvenirs à Cannes ?
Ma rencontre avec Jean-Paul Belmondo à qui le festival rendait hommage en 2011. Mais aussi ma première montée des marches pour le film de Raoul Ruiz, « Trois vies et une seule mort », avec Marcello Mastroianni. J’étais tellement émue que je me suis mise à pleurer.
L’effet Cannes, selon vous ?
Il y a une magie qu’on ne trouve nulle part ailleurs, même quand on en connaît les coulisses.
Myriam Brugière, B.C.G., 25 ans de métier
<p>Myriam Bruguière : B.C.G., 25 ans de métier.</p>
Photo Gaëtan Bernard
Madame Figaro. - Quelles sont les caractéristiques de votre métier ? Myriam Brugière. - Il faut s’adapter à l’être humain en général. Notre fonction consiste à créer des relations entre les artistes et les médias, et nous sommes là pour faire exister un film, un spectacle, mais aussi pour faire découvrir de nouveaux talents. Comme nous suivons des artistes à l’année avec Olivier Guigues, mon associé, notre rôle est aussi de les accompagner dans leur carrière.
Ce qui vous anime encore aujourd’hui ?
Je ne m’ennuie jamais, car ce métier permet de rencontrer beaucoup de gens d’univers différents. Et malgré une certaine pression, je me sens privilégiée.
Vos plus belles rencontres à Cannes ?
Ma première montée des marches pour le film d’Anne Fontaine : « Les histoires d’amour finissent mal en général ». Mais aussi la remise du prix du 50e Anniversaire à Youssef Chahine au Festival de Cannes en 1997. Ce fut une édition grandiose, c’est aussi l’année où nous avons créé notre société, B.C.G., avec Olivier Guigues.
L’effet Cannes, selon vous ?
Tout est possible à Cannes. Le festival met en lumière des talents et montre qu’il ne faut jamais tourner le dos à ses rêves.
Les portraits des attachés de presse
En images
Alexis Rubinowicz
Alexis Rubinowicz : Twentieth Century Fox, 20 ans de métier.
Photo Gaëtan BernardDominique Segall
Dominique Segall : communication, 43 ans de métier.
Rachida pose devant son Mercedes Classe C, son « troisième bébé ».
Photo lefigaro.fr/madame
Rachida fait partie des 5% de femmes travaillant comme chauffeur privé avec Uber. Rencontre dans son véhicule, son « troisième bébé ».
« Bonjour Monsieur, euh Madame. » Cette phrase, Rachida Safa, chauffeur VTC avec Über, l’entend quotidiennement. Les femmes représentent 5% des 12.000 collaborateurs qui utilisent l'application en France (soit environ 600). Prévenue de notre appel, la femme de 33 ans paraît dans un premier temps surprise qu’on s’intéresse à son cas, avant de confier : « J’aimerais vous dire tout ce que j’ai sur le cœur. » On l’y encourage, chaudement.
Il est 22 heures, ce mardi, et Rachida Safa, Marocaine débarquée en France il y a six ans, mère de deux enfants en bas âge, répond à nos questions depuis sa salle de bain. On l’imagine le dos calé contre sa baignoire. « J’ai vraiment tout fait toute seule. À mon arrivée sur le sol français, j’ai d’abord travaillé pour des familles étrangères richissimes installées dans les VIIIe ou XVIe arrondissements de Paris. Comme je parle quatre langues (espagnol, arabe, anglais, français), je remplissais leurs papiers, les emmenais à l’hôpital, faisais leurs démarches administratives, leur shopping… Mais travailler pour quelqu’un d’autre ne m’a jamais plu. Ce n’est pas fait pour moi. »
Son "amour pour les voitures"
Pour comprendre cet indispensable besoin d'autonomie, il faut s’intéresser au parcours de Rachida, avant qu’elle ne devienne chauffeur privé. Agée de 27 ans, elle débarque en France pour fuir le Maroc. Dans quelles circonstances ? Une « autre histoire », élude l'intéressée qui motive ce départ par une soif de « liberté » absolue. Dans son nouveau pays d’adoption, elle rencontre son mari, Safa Adel, un Libanais de dix ans son aîné, kiosquier dans le Ier. Naissent deux enfants, Lara, 4 ans cet été, et Wael, 3 ans. Le quatuor élit domicile dans le Val-de-Marne (94), au sud-est de Paris. « C’était vraiment difficile, mon mari ne gagnait pas bien sa vie, on n’avait pas assez d’argent. Alors je me suis dit, je dois faire quelque chose, il faut bien nourrir cette famille. J’avais envie de créer mon entreprise, je voulais travailler rien que pour moi. Mais je ne connaissais rien, ni les règles, ni les lois… Les seules choses dont j’étais sûre, c’était mon amour pour les voitures et ma connaissance parfaite de Paris. »
Cette passion pour la conduite lui vient de son adolescence au Maroc, époque à laquelle elle souhaite déjà montrer aux hommes qu’elle est capable de faire pareil, si ce n’est mieux, qu’eux. Devenir entrepreneuse et chauffeur privé : l’idée vire à l’obsession. « J’ai étudié tous les jours, je lisais de la documentation sur Internet. Puis, je me suis fait financer une formation VTC par Pôle Emploi. » Pour acheter sa voiture, la trentenaire vend « tout ce qu’il lui reste au Maroc », contracte un prêt bancaire via son mari et obtient d’un ami qu’il lui fasse crédit. L’acompte nécessaire en poche, elle se présente chez Mercedes Benz. “Je voulais une vraie (elle appuie sur le terme « vraie », NDLR) voiture.» Sa Classe C, son « troisième bébé » comme elle l’appelle, dort désormais à l’abri dans un parking du Marais. C’est dans ce garage souterrain que nous la retrouvons le lendemain matin à 7h30. « Je sors tôt parce qu’il y a une grève aujourd’hui et que j’espère beaucoup travailler. » Une courte démonstration confirme que le véhicule est toutes options : toit ouvrant, GPS, sièges réglables, gadgets tous azimuts… Accrochés à l’habitacle, deux smartphones, dont un connecté en permanence à Waze, l’application de trafic communautaire. « C’est la plus fiable dans les bouchons », s’extasie la conductrice.
"Un métier d'homme"
Rachida retrouve son sérieux, sa stature de mère de famille qui travaille d’arrache-pied pour faire tourner la boutique. Pas question de « vendre du rêve ». Elle rappelle qu’au prix du parking (150 euros par mois) viennent s’ajouter d’autres charges fixes mensuelles conséquentes (remboursement des prêts, assurance, essence, nettoyage…) pour un total d’environ 1000 euros. « Il faut les payer même si on ne travaille pas. » Alors, quand elle est contrainte de s’arrêter, comme par exemple pour apprendre la propreté à son dernier, c’est son mari qui s’y colle. « Il a suivi la formation VTC en même temps que moi. Il doutait, je crois, que je puisse assurer et assumer un tel poste. » Si cette incertitude est désormais dissipée, d’autres membres de son entourage lui reprochent encore d’exercer« un métier d’homme », « trop fatigant pour une femme».
Qu’importe, Rachida se concentre sur ses clients, satisfaits de sa conduite et de sa bonne humeur à en croire ses notes sur Uber et Chauffeur-Privé (4,84 et 4,83 sur 5). En un an de métier, elle fourmille déjà d’anecdotes. Sa trouille des premiers jours de s’aventurer en banlieue parisienne, dans des villes dont elle ne connaît même pas le nom. L’existence de l’aéroport de Beauvais qu’elle découvre au hasard d’une course à 138 euros. Cet Anglais refusant qu’elle lui ouvre la portière par souci de galanterie. Mais les clients qu’elle préfère sont les adolescentes des vendredis et samedis soirs. Celles ayant bu un verre de trop et qui une fois dans sa Classe C se sentent en sécurité. « Le fait que je sois une femme les rassure, et moi ça me donne du courage pour terminer ma journée. » Elle assure n’avoir jamais été embêtée, ni avoir subi de remarques désobligeantes. « On a toutes les informations sur les utilisateurs de l’appli, on peut les retrouver facilement. » Raison pour laquelle ils se tiendraient à carreau.
"Il faut agir pour s'intégrer"
Pour dépeindre le quotidien de Rachida, il faut nécessairement s’intéresser à ses horaires, pesants. De 8 heures à 20 heures, six jours sur sept. Les vendredis et samedis, il n’est pas rare qu’elle déborde au gré des courses, nombreuses, la conduisant jusque dans « le fin fond du 78 ». « Quand je rentre le soir, je profite de mes enfants mais pas longtemps parce qu’ils sont petits et se couchent tôt. Je leur lis les histoires et les borde. » Le dimanche, en revanche, est sacré. Pas question de travailler, ni pour elle, ni pour son mari. Heureusement la famille a obtenu un logement social dans le IIIe arrondissement, une localisation qui facilite leurs affaires.
« C’est dur, on bosse beaucoup, mais j’adore être chauffeur femme privée (le titre dont elle se réclame, NDLR). Je ne crois pas que je vais lâcher l’affaire. » Loin d’elle l’idée de susciter des vocations de conductrice, mais elle espère modestement que son expérience motive des femmes, désemparées et perdues, comme elle en arrivant en France, à croire en leurs rêves. « Pour que les choses avancent, il faut se bouger, il faut toujours agir pour s’intégrer. » Au bout de six ans, Rachida Safa, au volant de la Classe C, se fond dans le paysage.
Il y a 117 ans naissait Suzanne Lenglen. Google lui rend hommage le 24 mai en consacrant son Doodle à la pionnière.
Photo AFP
Elle buvait du cognac sur le terrain et portait des jupes de créateurs. Retour sur le parcours d'une immense championne, célébrée ce mardi, 117 ans après sa naissance.
À Roland-Garros, l'un des courts de tennis les plus mythiques porte son nom. Lenglen, Suzanne Lenglen, première joueuse de tennis française à acquérir une renommée internationale. À l'occasion de son 117e anniversaire, retour sur le parcours de cette Parisienne née le 24 mai 1899, que beaucoup ignorent, à tort.
En 1919, Suzanne Lenglen tient sa revanche. Sur le terrain de Wimbledon, elle affronte la Britannique Dorothy Lambert Chambers, 40 ans, sept victoires au compteur. La partie est serrée. Son père lui amène un flacon de cognac en pleine partie. Quelques lichettes plus tard, la voilà qui arrache la victoire avec un jeu, certes alcoolisé, mais aérien. Mis à part le mauvais cru de 1924, la Française enchaîne les victoires sur le gazon anglais jusqu'en 1925. Il faudra attendre Amélie Mauresmo et Marion Bartoli pour une nouvelle victoire française féminine outre-Manche.
La jeune Française écrit sa légende à coups de raquettes. L'année d'après, elle est sacrée championne olympique à Anvers en décrochant l'or pour les simples dames et doubles mixtes, et le bronze en doubles dames. C'est aussi à partir de cette année 1920 que Suzanne Lenglen remporte consécutivement quatre championnats de France internationaux, qui deviendront en 1925 les Internationaux de France (rebaptisés en 1928 « tournoi de Roland-Garros »), qu'elle remportera en 1925 et 1926. « La tactique, le style, tout était parfait chez Mlle S. Lenglen, et l'exécution des coups était faite avec une souplesse et une grâce incomparables », écrivait Le Figaro au sujet de la finale qui l'opposa en 1925 àMiss K. Mac Kane, sa rivale britannique, sur les courts du stade français, dans le parc de Saint-Cloud, lors des Internationaux.
La Louise Brooks de la terre battue
On l'appelle la Divine. Dans l'entre-deux guerres, les joueuses sont aussi des figures de mode, affublées de visières, cardigans et jupes longues. On consacre toujours un paragraphe à leur respect du chic sur le terrain. Jeanne Lanvin, Coco Chanel, Elsa Schiaparelli et Jean Patou règnent sur les années folles. C'est dans une des robes en soie plissées raccourcies jusqu'aux genoux du créateur que Suzanne Lenglen fera rougir Wimbledon en 1921. La révolution stylistique est en marche. Les bas immaculés de la joueuse sont dévoilés. Noué sur son carré court à la Louise Brooks, un bandeau de tulle. À sa taille, point de corset : le confort prime. On la reconnaît à ce long trait graphique qui dessine ses sourcils. Son style est célébré. Suzanne Lenglen est championne, égérie de mode et mondaine. Maniant aisément la révérence auprès de la famille royale, elle fréquente les casinos de Deauville, et le Carlton de Cannes.
La diva du tennis français met un point final à sa carrière en 1927, puis ouvre une école consacrée à sa discipline. Onze ans plus tard, le 4 juillet 1938, elle meurt des suites d'une leucémie. Depuis, la Française a fait son entrée dans l'International Tennis Hall of Fame de Newport, aux États-Unis, tout comme Amélie Mauresmo, en 2015.
Suzanne Lenglen, la diva du tennis
En images
Suzanne Lenglen
Après avoir remporté le titre de championne olympique (en simple dames) à Anvers en 1920, six victoires à Wimbledon (de 1919 à 1923 et en 1925), quatre championnats de France (de 1920 à 1923) et deux Internationaux de France en 1925 et 1926, Suzanne Lenglen est considérée comme la joueuse de tennis la plus connue du début du XXe siècle.
Photo Archive / AFPSuzanne Lenglen
Victorieuse de six titres à Wimbledon, la joueuse de tennis avait l'habitude de saluer le reine Mary d'Angleterre et le roi George V. (1926)
Photo AFPSuzanne Lenglen
Suzanne Lenglen était une sportive mais aussi une mondaine, qui aimait jouer au golf, fréquenter le Carlton de Cannes et les casinos de Deauville.
Photo AFPSuzanne Lenglen
La Française a notamment été une pionnière en termes de style sur le terrain de tennis, en jouant en jupe courte et sans corset. (1935)
Serena Williams, numéro un mondiale, espère dépasser le record des 22 victoires en Grand Chelem, détenu à ce jour par Steffi Graf. (Rome, finale du WTA Tennis Open, le 15 mai 2016.)
Photo Filippo Monteforte / AFP
Sur la terre battue de Roland-Garros, quelles joueuses françaises et internationales doit-on guetter ? Notre guide en images.
Quelles joueuses faut-il suivre cette année sur la terre battue de Roland-Garros ? Si la Russe Maria Sharapova brille par son absence sur le circuit cette année - elle a été contrôlée positif au meldonium, inscrit sur la liste des substances prohibées depuis le 1er janvier - d'autres tenniswomen, plus ou moins connues, valent le détour.
Serena Williams, la favorite
À tout seigneur tout honneur... À 34 ans, la numéro 1 mondiale, qui avait remporté le tournoi l’année dernière, espère bien reproduire cet exploit et ainsi dépasser le record des 22 victoires en Grand Chelem, détenu à ce jour par Steffi Graf.
Côté vie privée, l'Américaine fréquente les pages people des magazines. Grande copine d’Eva Longoria, elle compte également parmi ses amis proches Kristin Davis (Charlotte dans Sex and the City) ou la présentatrice américaine Star Jones. Serena connaît également Beyoncé et emploie le même agent que Sharon Stone. Outre un goût prononcé pour le hip-hop, on lui prête des histoires avec les rappeurs Common et Drake, rappelle Libération dans un portrait croisé avec sa sœur, Vénus. Richissime, la tenniswoman a mis son nom et son argent au service d’une fonction, la SW Fund, qui construit des écoles en Afrique. La trentenaire est accro aux réseaux sociaux qui le lui rendent bien. Sur Twitter, plus de 6 millions d’internautes suivent les péripéties de @serenawilliams !
Kristina Mladenovic, la jeune prodige
Kristina Mladenovic, alias « Kiki » est la numéro 1 française. Elle affrontera la légende Serena Williams dès le troisième tour. (Paris, à Roland Garros, 24 mai 2016.)
Photo Miguel Medina / AFP
À 23 ans, Kristina Mladenovic est la numéro 1 française (26e joueuse mondiale, classement WTA). Celle qu’on surnomme « Kiki » affrontera la légende Serena Williams dès le troisième tour. Si elle a fait montre d'une perte de vitesse ces dernières semaines, avec des résultats pas très encourageants, notamment au master 1000 de Rome, la jeune Française n’entend pas s’arrêter à ce stade de la compétition. Et travaille dur pour inverser la tendance. Issue d’une famille de sportifs, la jeune femme a le goût de l’effort dans le sang. Père handballeur, mère volleyeuse, frère footballeur… Elle s’essaye à de nombreuses disciplines - « c’est bon pour la santé », lui répètent ses parents - avant de trouver la sienne : le tennis. Grande, élancée, elle a la silhouette adaptée, selon le portrait d'elle publié dans les colonnes de Paris Match. Son idole des courts devient - et reste malgré sa retraite professionnelle - le Brésilien Gustavo Kuerten.
Kristina, qui dit ne pas craindre la pression, aime aussi la mode, le shopping, sortir avec ses amis, rencontrés pour certains sur les terrains de tennis. Polyglote, elle parle français, serbe, anglais, espagnol, italien et comprend le russe. Sur Twitter, @KikiMladenovic cumule plus de 75.000 fidèles.
Myrtille Georges, l'anonyme
Myrtille qui ? Habituée à la deuxième, voire à la troisième division du tennis, Myrtille Georges a disputé cette semaine son premier match en Grand Chelem. Cette Normande de 25 ans n’a cependant pas eu à disputer les qualifications : elle a été invitée (wild card) par la Fédération française de tennis. La Française est née en décembre 1990 à Granville, dans la Manche. Elle débute le tennis à 4 ans, pour imiter ses frères, selon la biographie mise en ligne par son site officiel. Elle suit une scolarité normale jusqu’en première où son rêve de devenir numéro 1 prend le dessus. Ses études désormais suivies par correspondance, la jeune femme se consacre entièrement à sa discipline. Myrtille est actuellement 14e joueuse française.
En dehors du tennis, la jeune femme aime le sport en général, nager surtout, et écouter de la musique. Novice oblige, son compte @georgesmyrt n’a que 110 abonnés sur Twitter !
Daniela Hantuchova, la doyenne
La Slovaque est numéro 5 mondiale. À 33 ans, elle fait office de doyenne du circuit. Née d’un père informaticien et d’une mère toxicomane, selon sa biographie en ligne sur le site WTA, elle débute le tennis à 4 ans. En 1999, elle devient professionnelle, et sa surface préférée demeure le gazon. La joueuse parle slovaque, allemand, anglais et apprend l’italien. Elle joue également du piano, aime le groupe U2 et Mary J. Blige. Fan des acteurs Brad Pitt et George Clooney, la Slovaque a plusieurs cordes à son arc. En plus de la fondation DH (qui vient en aide à la Slovaquie) et du projet La Maison du sourire (dédiée aux orphelins séropositifs du Cambodge), elle a créé sa propre ligne de vêtements, « DH ». Elle a également essayé un temps le mannequinat en apparaissant en couverture de magazines.
Outre le tennis, Daniela est à l’aise dans les sports de glisse. Elle admire le tennisman Roger Federer (qu’elle ne croisera pas cette année sur le circuit), le basketteur Michael Jordan et le pilote de Formule 1 Michael Schumacher. Sur Twitter, 136.000 personnes suivent @dhantuchova.
Ana Ivanovic, la chouchoute
Ana Ivanovic a déjà remporté à six reprises la coupe Suzanne Lenglen en simple à Roland-Garros... Et le cœur des internautes qui sont désormais plus de 4 millions à la suivre sur les réseaux sociaux. (Roland-Garros, le 24 mai 2016.)
Photo Miguel Medina / AFP
C’est dans sa Serbie natale, à Belgrade plus exactement, qu'Ana Ivanovic découvre le tennis à l’âge de 4 ans, en regardant sur son petit écran la mythique Monica Seles (ex-Yougoslave naturalisée Américaine) fouler la terre battue. Très vite, elle acquiert passion et détermination, deux qualités qui deviennent « sa marque de fabrique ». Adidas ne s’y trompe pas et signe la joueuse, la marque et la Serbe sont toujours en contrat.
Son ascension est fulgurante, et en 2008 elle remporte Roland-Garros. Sa reconnaissance est dès lors internationale. Parallèlement à sa carrière, Ana a étudié la finance, s’est passionnée pour la psychologie et l’artiste Helmut Newton. Autre casquette endossée par la joueuse : son statut d’ambassadrice de l’Unicef pour la Serbie, et pour la Fondation Quercus Biasi, contribuant « à améliorer la vie des enfants vivant dans l'extrême pauvreté ».
Avec plus de 4 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux (dont plus de 700.00 sur Twitter), @anaIvanovic a également fait la une de journaux prestigieux, comme Vogue, Vanity Fair ou Time.
Alizé Cornet, la revenante
50e mondiale, Alizé Cornet est un des espoirs du tennis français sur la terre battue de la Porte d'Auteuil. Sur le terrain, elle partage ses émotions, ce qui est assez rare, comme le relève un portrait d’elle dans Libération. Niçoise d’origine, elle se fait remarquer du grand public en 2014 en éliminant la n°1 mondiale Serena Williams au troisième tour du tournoi de Wimbledon. En 2015, la joueuse atteint les huitièmes de finale de Roland-Garros mais sort actuellement d’une période difficile. À son actif : quatre éliminations au premier tour lors des cinq derniers mois. Ce n'est pas gagné.
Ex-petite copine de Gaël Monfils, autre grand nom du tennis français, elle vénère le jeu de l’Américain Andy Roddick dont elle punaisait les photos, adolescente, au mur de sa chambre. Élève appliquée, pour ne pas dire douée, elle arrête l’école en classe de 4e avant de poursuivre ses études par correspondance et de décrocher un baccalauréat scientifique à l’âge de 16 ans. Jamais ponctuelle, elle a grandi avec Harry Potter, aime Brad Pitt, Nicolas Cage et Jean Reno. Plus Apple qu’Androïd, son compte Twitter @alizecornet est suivi par 75.000 personnes.
Les six joueuses à suivre à Roland Garros en 2016
En images
Ana Ivanovic - La chouchoute
Ana Ivanovic a déjà remporté à six reprises la coupe Suzanne Lenglen en simple à Roland-Garros... Et le cœur des internautes qui sont désormais plus de 4 millions à la suivre sur les réseaux sociaux. (Roland-Garros, le 24 mai 2016.)
Photo Miguel Medina / AFP Serena Williams
Serena Williams, numéro un mondiale, espère dépasser le record des 22 victoires en Grand Chelem, détenu à ce jour par Steffi Graf. (Rome, finale du WTA Tennis Open, le 15 mai 2016.)
Photo Filippo Monteforte / AFPKristina Mladenovic - La jeune prodige
Kristina Mladenovic, alias « Kiki » est la numéro 1 française. Elle affrontera la légende Serena Williams dès le troisième tour. (Paris, à Roland Garros, 24 mai 2016.)
Photo Miguel Medina / AFPMyrtille Georges - L'anonyme
Cette Normande de 25 ans n’a pas eu à disputer les qualifications : elle a été invitée (elle a reçu une wild card) par la Fédération française de tennis. (Roland Garros, 2016)
The Sì Women's Circle - Charlotte Ranson, the ballet dancer - Giorgio Armani
Charlotte Ranson a un rêve de petite fille : devenir danseuse étoile. Encouragée par son entourage et son professeur de danse, elle tente le concours de l’Opéra de Paris et le réussit malgré des milliers de concurrents. À 11 ans, elle quitte famille et amis pour un enseignement rigoureux. Portrait
Charlotte Ranson découvre la danse classique à l’âge de 4 ans. Un loisir qui devient rapidement une véritable vocation. Dès l'enfance, elle comprend que la danse est son langage, sa façon de s'exprimer : « Il n’y a pas de mots, c’est mon corps qui s’exprime de façon viscérale depuis toujours ! » confie-t-elle. Son talent est tout de suite repéré par un de ses professeurs qui lui conseille de passer le concours de danse de l’Opéra de Paris. Même si cela lui semble impossible, irréalisable, elle n'hésite pas une seule seconde à tenter sa chance et réussit le concours haut la main. Un succès qui marque le tournant de sa vie alors qu'elle n'a que 11 ans. Elle entre à l'internat et se sépare de ses proches pour découvrir un monde nouveau. L'enseignement, bien connu pour être exigeant et rigoureux est difficile à vivre au quotidien. Jour après jour, son corps la fait souffrir mais elle s'accroche. Malgré son jeune âge, Charlotte Ranson comprend qu'avoir le mental est essentiel pour surpasser les difficultés qu'elle rencontre.
Comme elle l'explique très bien elle-même : « Il ne faut jamais laisser passer une chance, une occasion d’essayer, de découvrir, de connaître, de vivre des expériences pour grandir, s’enrichir et surtout ne jamais rien regretter.» Une philosophie qui l'accompagne au quotidien dans sa carrière de danseuse étoile.
Ses influences :
Le livre qui l'inspire
« J'ai récemment lu Magellan de Stefan Zweig. Ce livre m'a profondément marquée car le destin de cet homme extraordinaire prouve qu'avec une détermination sans faille, on arrive à accomplir des exploits. Le récit de Zweig décrit les doutes et les obstacles que Magellan a rencontrés pour mettre en œuvre son projet délirant. Il a tout surmonté. Sa flotte a été la première de l'Histoire à faire le tour du monde par la mer. Ce livre est une vraie leçon de vie.»
L'élément marquant de sa carrière
« Pina Bausch est venue faire une audition pour son Orphée et Eurydice qui entrait au répertoire la saison suivante. J'avais 18 ans. Elle m'a choisie pour le rôle d'Amour. Je ne m'y attendais pas ! C'était un de mes rêves de danser un jour dans l’un de ses ballets, alors un rôle ! J'ai eu la chance incroyable de travailler avec elle, c'était une grande dame, très généreuse, très sage aussi. Grâce à elle, à sa confiance, et à son travail, ma carrière a changé. Elle a été la première à me faire confiance. Elle m'a fait un cadeau incroyable, mon premier rôle à l'Opéra. »
Le rêve qu'elle aimerait réaliser
« Faire le tour du monde. Découvrir des pays et des cultures différentes, rencontrer des populations et apprendre leurs langues, leurs traditions, leurs valeurs. C'est important de réaliser que notre mode de vie n'est pas le seul possible et encore moins le meilleur. Il faut ouvrir son champ de vision, s'affranchir de l'idée qu'on a de la société, Nous sommes beaucoup plus libres qu'on le croit. Apprendre des autres rend humble et infiniment riche. C'est d'ailleurs la vraie richesse d'après moi. »
En images
Charlotte Ranson, la danseuse de l'Opéra de Paris
À 11 ans, elle quitte famille et amis pour vivre sa passion, la danse.
Photo Giorgio Armani ParfumsCharlotte Ranson, la danseuse de l'Opéra de Paris
La douleur est là presque chaque matin, mais cela en vaut la peine.
Photo Giorgio Armani ParfumsCharlotte Ranson, la danseuse de l'Opéra de Paris
Charlotte a un rêve de petite fille : devenir danseuse étoile.
Photo Giorgio Armani ParfumsCharlotte Ranson, la danseuse de l'Opéra de Paris
Avoir le mental est essentiel pour surpasser les difficultés que Charlotte a rencontrées.
The Sì Women's Circle - Cecile Schmollgruber, the 3D pioneer - Giorgio Armani
Cécile Schmollgruber a toujours rêvé d'être une chef d’entreprise. Dans son parcours, elle se confronte à un milieu professionnel essentiellement masculin qui ne la prend pas au sérieux. Aujourd’hui, elle dirige une société pionnière dans le développement de solutions 3D. Portrait
Cécile Schmollgruber est d'une volonté inébranlable et d'une ténacité à toute épreuve. Des qualités essentielles pour réaliser ses rêves, qu'elle doit notamment à sa mère, son modèle de force depuis l'enfance. Jour après jour, elle suit ce conseil maternel qui lui répète de ne jamais abandonner. Quelques soient les difficultés rencontrées, elle fait preuve d’une détermination absolue : « J’avais décidé de devenir une innovatrice et rien ne pouvait m’arrêter » explique-t-elle. Femme ingénieur en optique, elle a triomphé des aprioris sexistes de ses collègues masculins qui n’avaient absolument pas foi en ses idées. Pour cela, il lui a fallu une bonne dose de confiance en elle et en ses capacités. Elle a accompli son rêve d’enfant : changer le monde. Non seulement elle a su innover dans son domaine en devenant pionnière dans le développement des solutions 3D mais elle s’est transformée également en femme d’affaires avertie. Elle a mis pour cela toutes les chances de son côté en suivant une formation commerciale pour compléter ses acquis. Lorsqu’elle s’est heurtée au sexisme, elle a suivi un stage à Harvard baptisé « women and leadership» qui lui a appris à détecter les comportements spécifiques à l’égard des femmes et à trouver des solutions adaptées. En toutes circonstances elle a su garder la tête froide et les pieds sur terre. Le message qu’elle voudrait donner à toutes les femmes est de « cesser de s’excuser, de prendre sa place et de s’assumer ».
Ses influences :
La personne qui l'inspire
« De manière générale, les femmes qui ont été pionnières dans des domaines réservés aux hommes m’inspirent par leur audace et ténacité. Ces femmes ont su s’imposer dans leurs domaines malgré les critiques et grâce à leur persévérance. Parmi elles, figure Marie Curie, qui a été une femme extraordinairement brillante qui a ouvert la porte à ses pairs dans le domaine des sciences. »
L'élément marquant de sa carrière
« Une carrière, c’est une affaire de long terme, une succession de moments importants avec une constante : le travail. J’ai construit ma carrière petit à petit, étape par étape et rencontre après rencontre. »
Le rêve qu'elle aimerait réaliser
« Escalader le Mont-Blanc. C’est un challenge physique et mental qui m’attire. J’aime l’idée de se dépasser et d’être coupée du monde sans téléphone ni emails ! »
En images
Cécile Schmollgruber, femme d’affaires
Aujourd'hui, Cécile Schmollgruber est pionnière dans le développement de solution 3D.
Photo Giorgio Armani ParfumsCécile Schmollgruber, femme d’affaires
Cécile Schmollgruber est d'une volonté inébranlable.
Photo Giorgio Armani ParfumsCécile Schmollgruber, femme d’affaires
Cécile Schmollgruber, "J'avais décider de devenir une innovatrice".
Photo Giorgio Armani ParfumsCécile Schmollgruber, femme d’affaires
Lorsqu’elle s’est heurtée au sexisme, elle a suivi un stage à Harvard baptisé « women and leadership ».
The Sì Women's Circle - Helena Rizzo, World's Best Female Chef 2014 - Giorgio Armani
Helena Rizzo commence par des études d’architecture reproduisant ainsi le modèle familial puis se lance dans le mannequinat avant de tomber éperdument amoureuse de la gastronomie. Portrait
Dès son enfance, Helena Rizzo vit une relation privilégiée avec la cuisine qui lui vient du jardin familial rempli de plantes odorantes et de fruits. Elle est entourée de sa mère plasticienne et de son père architecte qui lui donnent le goût de l’art. Son parcours atypique commence par des études d’architecture puis des castings de mannequin avant de se tourner enfin vers ce qui compte vraiment : la gastronomie. Jeune fille, elle débute comme serveuse auprès d’une chef dont elle admire le savoir-faire. Désireuse d’apprendre et à l’écoute de ses inspirations, elle multiplie les stages dans les meilleurs établissements jusqu’au jour où on lui propose un place de chef dans la brigade d’un prestigieux restaurant en Catalogne. Même si elle a fait un sans-faute, elle est d’une grande humilité. Pour elle « meilleure chef du monde» sont des mots qui ne signifient rien. En 2006, elle ouvre son propre restaurant avec qui elle entretient un véritable lien affectif. Elle le considère comme faisant partie de sa famille. Elle en est l'âme, concentrée et intuitive. Ses projets d’avenir ? Juste« continuer à faire vivre ce lieu magique et l’améliorer tous les jours… » Helena Rizzo fait de chaque jour un projet dans lequel elle tente de se dépasser. Mais plus essentiel encore, elle écoute son cœur et reste libre de vivre sa vie comme elle l’entend.
Ses influences :
Le livre et la personne qui l'inspire
« A paixão Segundo G.H. (The passion according to G.H.), de Clarice Lispector et Joan Roca, chef de El Celler de Can Roca. »
L'élément marquant de sa carrière
« L’ouverture de mon restaurant Mani, en 2006. »
Le rêve qu'elle aimerait réaliser
« Vivre à la campagne. »
En images
Helena Rizzo, l'architecte de la cuisine
Entourée par une mère plasticienne et un père architecte, Helena a le goût de l'art.
Photo Giorgio Armani ParfumsHelena Rizzo, l'architecte de la cuisine
Après des études d'architecture, elle tombe éperdument amoureuse de la gastronomie.
Photo Giorgio Armani ParfumsHelena Rizzo, l'architecte de la cuisine
Pour elle « meilleure chef du monde » sont des mots qui ne signifient rien.
Photo Giorgio Armani ParfumsHelena Rizzo, l'architecte de la cuisine
L'élément marquant de sa carrière ? "L'ouverture de son restaurant Mani, en 2006".
Tatiana Jarzabek pose devant le logo de l'émission engagée qu'elle présente, Fil d'Actu.
Photo de Vincent Blanqui (Fil d'Actu)
Propulsée par Nuit Debout, Tatiana Jarzabek, 28 ans, présente Fil d'Actu, une émission « responsable et éthique » qui cherche à (re)donner du sens à l'information. Retour sur le parcours d'une « rebelle ».
Tatiana Jarzabek est rousse, jeune et elle présente le JT. Pas celui de TF1, ni celui de France 2. Non, Tatiana est l’un des visages du Fil d’actu, une émission engagée, « responsable et éthique », diffusée sur YouTube. « Le concept est de donner du sens à l’information en la remettant en perspective, au-delà de l’immédiateté », décrit la jeune femme, jointe par téléphone de bon matin.
Le résultat : une pastille hebdomadaire de dix minutes déployée sur les réseaux sociaux. Soit 32 épisodes depuis le lancement. Harcèlement, chemise du DRH d’Air France, secret des affaires, Euro 2016… Le credo du Fil d’Actu est de proposer une lecture différente de l'actualité, loin du flux d'informations en continu des chaînes telles que iTélé et BFMTV. Le succès est viral, sur Facebook plus de 70.000 personnes ont rejoint la communauté et la chaîne YouTube rencontre elle aussi ses internautes (près de 15.000 abonnés). Deux événements tremplins ont porté l'ascension du « show » : les attentats du 13 novembre, puis #NuitDebout, le mouvement contre la loi travail.
"On me dit de continuer"
Tatiana lors de la présentation du Fil d'Actu #31, sur le fond imprimé grâce à une cotisation des bénévoles travaillant pour l'émission.
Capture d'écran de YouTube
À 28 ans, Tatiana a des airs de Mérida. Et comme l’héroïne Rebelle des studios Pixar, la jeune femme a plusieurs cordes à son arc. Détentrice de deux masters (civilisations britannique et hispanophone), elle enseigne l’anglais à des collégiens (de la 6e à la 3e) dans les hauts de Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Si ses élèves se sentent encore peu concernés par les questions soulevées dans son JT, des passants la reconnaissent et l’interpellent dans les rues de Paris. « C’est toujours positif, on me dit de continuer, on me prodigue des conseils, on me soumet des sujets et parfois même on m’invite à boire un coup », liste la jeune femme, enthousiaste.
Passer le Capes en 2014 n'a pas été un choix par défaut, mais plus de raison. Avec son bagage universitaire, c'est le secteur qui embauche le plus. Née à Nancy, Tatiana, fan de hard rock et de métal, a toujours tracé sa route. D’abord à Villerupt et Longwy, avec mines, usines et acier pour unique horizon. Avant de poursuivre ses études aux quatre coins de l’Europe : en Grande-Bretagne, à Barcelone et Paris.
Décisions collégiales
En octobre dernier, aux prémices du Fil d'Actu, on comptait Tatiana Jarzabek et cinq autres bénévoles. Aujourd'hui, ils sont dix, et aucun n'a étudié le journalisme. Tous ont « vivoté » - ou « vivotent » encore pour certains - de petits boulots. Pas de rédacteur en chef non plus. Le groupe fonctionne à l’aide d’un forum en ligne sur lequel les décisions sont prises de manière collégiale. Une fois les sujets validés, l’équipe passe à la rédaction, dont le temps varie en fonction du sujet. « On vérifie tout et l’important demeure de varier les sources et de lier les informations entre elles », détaille la présentatrice-rédactrice. Depuis les débuts de l'émission, un seul rectificatif aurait été concédé face caméra, nous assure l'intéressée, sans parvenir à remettre la main sur le sujet incriminé.
Le tournage qui suit l’écriture est réalisé dans le même esprit, de bric et de broc. « On se fait prêter un studio photo à Paris ; on s’est cotisés pour faire imprimer le logo de l’émission ; l’appareil photo qui sert à filmer est celui d’un copain ; les lampes ont été achetées sur eBay... » Le lieu en question – qui sert aussi de salle de yoga – est à leur disposition pendant deux heures. Vient enfin le temps du montage. « Le mardi c’est dans la boîte pour une sortie le jeudi. On ne traîne pas. » Tatiana reconnaît que cette activité « périscolaire » est « fatigante », mais partie intégrante de son quotidien.
#onvautmieuxqueça
Outre sa casquette de prof, la presque trentenaire multiplie les projets. Après avoir participé à la vidéo – virale elle aussi – #onvautmieuxqueça au début de la mobilisation contre la loi travail, elle est allée frapper à la porte de l'éditeur Flammarion avec huit autres youtubeurs. « Au culot », dit-elle, repoussant les suspicions de piston. « On ne savait pas que c’était impossible alors on l’a fait. » La couverture du livre de 44 pages est aussi orange que ses cheveux. Encartée un temps au Parti de gauche, séduite qu’elle était par l’élan insufflé par Jean-Luc Mélenchon, la jeune femme a vite déchanté. « J’ai réalisé que les organisations collectives étaient utiles pour changer la société mais que les structures des partis politiques étaient dépassées. » Au bout de six mois, elle démissionne. Peu de chances qu'on l'y reprenne.
Le 33e épisode du Fil d'Actu présenté par Tatiana :
Chiara Condi aide une soixantaine de femmes à monter leur start-up avec l'association Led by HER.
Photo Margaux Pastor
À moins de 30 ans, Chiara Condi a créé l'association Led by HER qui incube les start-ups de femmes ayant été victimes de violences. Un parcours inattendu pour cette Italo-Américaine, passée par Harvard et Sciences Po.
Émue et fière, Chiara Condi circule entre les ateliers où s'affaire une centaine de personnes, mercredi 15 juin, à la Villa Bonne Nouvelle à Paris. Des experts d’Axa, Kering, Orange, Gemalto ou des développeurs d’Epitech sont venus participer au « hackathon » Led by HER. Le but ? Faire avancer les projets de start-ups d'anciennes victimes de violences. C'est pour les rendre de nouveau maîtresses de leur destin, via l'entrepreneuriat, que la jeune femme a fondé Led by HER, il y a deux ans et demi. Elle n'avait pas encore 30 ans . « Il n’y avait pas de structure pour permettre à ces femmes victimes d’avoir une nouvelle vie avec de l’ambition, et pas juste un travail pour survivre. Pour moi, le fait de créer quelque chose est la meilleure façon de se reconstruire », nous expliquait-elle, début juin, dans un café du IXe arrondissement.
Chiara Condi n'a pas connu les coups, ni les cris. Elle a joui d'une enfance privilégiée en Italie, à l'école américaine, avant de rejoindre les États-Unis. Dès son entrée à Harvard, elle s'éprend des Lettres et de l’Histoire. L'étudiante s’imagine professeure et passe des heures le nez dans les manuscrits poussiéreux du Vatican datant du XVIe siècle. Jusqu'à ce que sa fibre sociale lui fasse des appels de phare. « Je suis née avec énormément de chance et j’avais la responsabilité de donner quelque chose en retour », dit-elle avec son accent italien. Parallèlement à ses études, elle gère un centre d’accueil de SDF et crée un programme de soutien aux étudiantssans-logis. À la fin de l’année scolaire, elle est admise à Oxford pour suivre un doctorat d'Histoire. Elle préfère tourner les talons : « Il y a tellement de besoins dans le monde, je ne pouvais pas m’enfermer dans une bibliothèque ».
"Hors des rails"
Direction Sciences Po Paris. La jeune femme brune aux cheveux longs y étudie l’Économie avant d'être embauchée à la Banque européenne de reconstruction et développement basée à Londres. « Je me disais qu’on allait résoudre les problèmes à grande échelle, puis j’ai été déçue. » Son affectation au département des projets des dédiés aux femmes ne l'emballe pas plus que cela. « Je pensais que c’était du baratin, qu’il n’y avait pas de problématiques liées au genre », raconte-t-elle avec du recul. Elle se laisse convaincre et après deux ans de bons et loyaux services, son chef lui propose une promotion. Du haut de ses 25 ans, la jeune fille qui a l'entrepreneuriat dans les veines, claque la porte. « Je n’étais pas faite pour exécuter mais pour donner les idées et avoir des gens pour les exécuter. »
Chiara Condi s'octroie du temps et part trois mois en Italie, réfléchir à son avenir. Sortie des institutions prestigieuses, elle se retrouve hors des rails pour la première fois, « une crise immense ». S'en suivent des problèmes de santé. L'ambitieuse frôle la mort et est forcée au repos pendant de longs mois, qu'elle passe chez ses parents. Bilan ? « Je voulais me rendre utile, et revenir sur la thématique des femmes. »
Un cursus de trois ans, par 200 bénévoles
Utile pour les femmes, elle sera. Chiara Condi frappe à la porte des grandes écoles de commerce, quémande un lieu pour donner des cours à des femmes victimes de violences qui souhaitent monter leur start-up. L’IÉSEG School of Management et l’ESCP Europe répondent à l’appel. « Avoir des publics qui ont connu des traumatismes relativement proches dans des contextes socio-économiques différents était une approche intéressante. Il n’y a pas d’homogéneité sociale et cela force à dialoguer de différentes façons », se rappelle Sylvain Bureau, professeur associé à l’ESCP Europe, un des premiers à avoir dit « oui » au projet Led by HER. Tout comme Janice Byrne, professeur à l'IÉSEG School of Management : « Elle parlait de plusieurs choses qui me passionnaient : l'entrepreneuriat, avec cette dimension féministe et la notion d'empowerment, se souvient-elle. Et puis Led by HER apportait une oeuvre sociale dans une école de commerce. »
Convaincus par les yeux pétillants de Chiara Condi, les deux professeurs l'aident à trouver d'autres intervenants afin de constituer un réseau de 200 experts, entrepreneurs, employés d’entreprises (dont 30% d’hommes) pour assurer un programme de cours, gratuits, chaque mardi de l'année, et ce durant trois ans. « Tous ont cette envie de faire quelque chose de différent, qui marche, ensemble. Ils sont chacun la maille d’une longue chaîne, certains ne donnent qu’un seul cours par an, mais pendant ces quelques heures, ils changent le parcours de quelqu’un », explique la créatrice de Led by HER avec conviction.
Capitaine de la chaîne de solidarité
Pour trouver les « élèves », la jeune entrepreneuse a fédéré autour d'elle des associations, le centre Hubertine Auclert, des mairies... Le résultat est un mélange de nationalités allant de l’Argentine au Cambodge en passant par le Mexique et le Cameroun. « Certaines ont seulement 23 ans et ont l’impression d’avoir raté leur vie. » Deux ans après sa création, en 2014, l'association accueille soixante femmes. Soixante projets d'avenir allant d'une entreprise de garderie d'enfants dans un golf, à un garage-café pour femmes, en passant par une ligne de vêtements pour bébés prématurés. « Dans l’entrepreneuriat, beaucoup de personnes sont limitées par la peur d’avoir une moins bonne situation, explique Chiara Condi. Elles n’ont plus rien à perdre et ne peuvent que reconstruire, elles saisissent bien les opportunités. »
Chiara Condi vit pour l'instant sur ses réserves personnelles, en attendant de lancer une levée de fonds. Elle se dédie à Led by HER, à temps plein, avec ferveur, tout comme les élèves. Lorsque la chef de files'est envolée à Barcelone pour tenir une conférence TEDx en mai 2015, les entrepreneuses ont monté une campagne de crowdfunding pour la suivre. Comme une nouvelle famille. « Certaines se voient en dehors des cours, elles parlent beaucoup de leur vie car elles ont souvent vécu les mêmes. Chacune a un moment où elle va tomber mais le groupe te rattrape et t’entraîne vers l’avant, c’est une chaîne ». Et elle, un bon capitaine.
Quand les célébrités parlent des violences conjugales :
En images
Rihanna
En 2009, la chanteuse américaine est rouée de coups par son compagnon de l'époque, Chris Brown. Après plusieurs années de silence, Rihanna s'est confiée à Vanity Fair : « Je n'ai jamais compris pourquoi la victime est punie encore et encore », faisant référence aux nombreuses critiques à son encontre qui ont suivi les déboires du couple.
La jeune femme a ajouté qu'elle n'est pas une « poster girl » des violences domestiques. Elle est, selon elle, juste une « survivante ». (Westwood, le 22 mars 2015)
Photo Getty ImagesLio
Dans son autobiographie, Pop Model, parue en 2005, la chanteuse belge a confié avoir été battue par le chanteur français Zad, à la fin des années 1990. Un cauchemar qui durera deux ans.
Engagée dans cette cause avec Amnesty International, Lio déclare que les femmes battues subissent un véritable lavage de cerveau : « Elles sont entre les mains d’un manipulateur, quelqu’un qui va sciemment mettre en place un système qui vous transforme, qui vous dépersonnalise et vous vous retrouvez finalement sans repère. Les coups ne viennent pas tout de suite. Il y a d’abord l’humiliation et la perte de l’estime de soi. » (Cabourg, le 10 octobre 2006.)
Photo ROBERT FRANCOIS / AFPValérie Damidot
Derrière le sourire et la joie de vivre de Valérie Damidot se cache un passé douloureux. « Il y a une vingtaine d'années, j'ai été battue par mon compagnon. Il m'a fallu deux ans pour le quitter », confiait l'animatrice de télévision dans un bouleversant témoignage publié dans Le Parisien, en octobre 2008.
Deux ans de coups, de séjours à l'hôpital et au début, un refus de se voir comme une « victime », dit-elle. Aujourd'hui, Valérie Damidot à deux conseils : travailler et parler. « Il y a vingt ans, c'était un sujet tabou. Aujourd'hui, il y a des associations où les femmes peuvent se réfugier. » (Paris, le 8 juin 2015.)
Photo LOIC VENANCE / AFPJosina Machel
Un peu plus d'un mois après son agression, la fille de Graca Machel, veuve de Nelson Mandela, a raconté pour la première fois à la télévision comment elle a perdu l'usage d'un de ses yeux, sous les coups de son ancien petit-ami.
Le couple est en voiture lorsque Josina Machel dit à son compagnon qu'elle souhaite se rendre chez sa mère, qui fête ce jour-là ses 70 ans. L'homme refuse, s'énerve, l'accuse de vouloir retrouver un amant et la frappe au visage à plusieurs reprises. « C'était très, très violent. J'ai demandé de l'aide, mais personne ne m'en a donné », a-t-elle confié avant de rappeler que les violences conjugales peuvent toucher toutes les femmes sans distinction de milieu social ou de niveau d'éducation.
Hope Hicks est l'arme secrète de Donald Trump. (Madison, le 28 février 2016.)
Photo Getty Images
Donald Trump la surnomme « Hopie ». Qui se cache derrière cette jeune femme de 27 ans, aujourd'hui indispensable à la communication du candidat républicain ?
Il y a encore un an, Hope (espoir, en anglais) Hicks ne connaissait rien à la politique. Depuis, cette jeune femme de 27 ans, à qui les médias américains (Marie Claire, GQ, The Independant, Huffingthon Post et le New York Times) ne cessent de consacrer des articles, est devenue la responsable de communication de Donald Trump, candidat républicain à la Maison-Blanche. Comment cette it-girl, dont le nom sonne comme une onomatopée, est-elle parvenue à pénétrer le cercle rapproché du milliardaire ? Zoom sur l'ascension fulgurante d'une presque trentenaire que rien ne prédestinait à la politique.
Une courte carrière dans le mannequinat
Hope Hicks, en couverture du premier roman de la série The It Girl, signée Cecily von Ziegesar, auteure de Gossip Girl.
Photo Amazon
Avant de devenir le joker indispensable de Donald Trump, Hope Hicks grandit à Greenwich, dans l'État du Connecticut, aux États-Unis. Son enfance se découpe entre la natation, le golf et la crosse, un sport de raquette prisé aux États-Unis. Adolescente, elle est repérée avec sa sœur aînée lors d'un concours organisé par la griffe américaine Ralph Lauren, selon le portrait brossé par le New York Times. Après cette première percée, Hope Hicks signe un contrat chez Ford Model Management, sans que sa carrière de jeune mannequin ne marque véritablement les esprits.
Autre fait d'armes : une apparition sur la chaîne pour enfants Nickelodeon, et une courte réplique donnée à Alec Baldwin. C'est d'ailleurs par l'entremise de l'acteur que la jeune femme met un premier pied en politique. Aussitôt présentée à l'attaché de presse du comédien-réalisateur, Matthew Hiltzik, elle est engagée. Ce professionnel des RP travaille également pour le compte d'Ivanka Trump, fille de Donald. De la fille au père, il n'y a qu'un pas, que Hope Hicks franchit quelques années plus tard.
Son CV peu garni pour le poste qu'elle occupe fait jaser outre-Atlantique. « Elle est sans aucun doute l’attachée de presse la moins qualifiée de l’histoire de la présidentielle. Mais pour les journalistes qui couvrent la campagne, elle est parfois le Jekyll de Trump », écrit le New York Times. Quant à son lien avec le candidat républicain, d'aucun le qualifie de « spécial ». « Elle le comprend totalement », assure au NYT Paul Manafort, le directeur de campagne de Donald Trump, remplaçant de Corey Lewandowski. Ce dernier se serait par ailleurs violemment disputé en public, en mai dernier, avec la protégée de Donald Trump. On murmure que son évincement serait dû à leur mésentente... Quid du principal intéressé ? Donald Trump s'estimerait « chanceux » de compter Hope Hicks parmi ses fidèles.
Discrète, le jeune femme n'alimente aucun compte Twitter, elle ne s'est jamais montrée à la télévision américaine et préfère communiquer par l'intermédiaire de son smartphone. Les journalistes américains admirent son calme face à la campagne parfois chaotique que peut offrir un candidat comme Donal Trump. Et malgré les scandales en cascade, la « newbie » reste fidèle à son mentor. S'il remporte l'élection présidentielle, en novembre prochain, le républicain a d'ores et déjà concédé dans les colonnes du New York Times qu'une place de choix serait réservée à son actuelle favorite.
Redécouvrir Donald Trump et ses drôles de dames
En images
Donald Trump et ses drôles de dames
Ivana Trump. Elle est la première femme de Donald Trump. Ils se marient en 1977, et règnent sur la jet-set américaine pendant quinze ans. En 1992, la liaison du magnat de l’immobilier avec Marla Maples a raison de leur union, et le couple divorce. (New York, 1er janvier 1988.)
Photo Getty ImagesDonald Trump et ses drôles de dames
Lors de leur séparation, elle accuse son ex-mari de viol avant de revenir sur cette affirmation en parlant d’une expérience où elle s’est simplement sentie « blessée ». Aujourd’hui, elle déclare à son propos à Pagesix : « Je pense qu’il peut gagner (l'élection présidentielle, NDLR). Il dirigerait le pays comme une entreprise, pas comme l'imbécile que l'on voit aujourd'hui, qui n’arrive pas à prendre une décision et qui ne connaît rien sur rien ». (New York, 15 septembre 2015.)
Desiree Navarro / Getty ImagesDonald Trump et ses drôles de dames
Ivanka Trump. De cette union naît Ivanka en 1981. Elle grandit dans le bling-bling des socialites de la Grosse Pomme. (New York, 3 septembre 1991.)
Photo Ron Galella / Getty ImagesDonald Trump et ses drôles de dames
Aujourd'hui, elle est vice-présidente du groupe de son père, The Trump Organization, et fait office d’atout dans la course à la présidentielle. Donald Trump ne manque pas une occasion de la discréditer en vantant sa plastique. Dans Playboy, il a déclaré à son propos : « Si Ivanka n’était pas ma fille, il se pourrait bien que je sorte avec elle. » Et a réitéré dans le magazine Rolling Stones.« Elle a vraiment quelque chose. Quelle beauté, celle-là. Si je n'étais pas marié, enfin son père… » (Floride, 5 mars 2015.)
Huma Abedin, Indo-Pakistanaise, élevée en Arabie saoudite, est l’âme à tout faire de la candidate démocrate. (Manchester, février2016.)
Photo Getty Images
Conseillère de l’ombre de Hillary Clinton, cette Indo-Pakistanaise, élevée en Arabie saoudite, est l’âme à tout faire de la candidate démocrate. Portrait d’une héroïne moderne, symbole d’une Amérique ouverte et multiculturelle.
Les dents serrées, un sourire de marbre, Huma Abedin lâche : « C’est comme vivre dans un cauchemar. » Son résumé de la situation est aussi courroucé que stoïque. Tirée du documentaireWeiner, de Josh Kriegman et Elyse Steinberg, primé au dernier festival de Sundance et qui offre une immersion inédite et un brin loufoque au cœur de la seconde campagne d’Anthony Weiner pour accéder à la mairie de New York, cette petite phrase en dit long sur les tourments de la directrice adjointe de la campagne de Hillary Clinton. Et sur sa capacité d’endurance.
Une ascension dans l’ombre
Huma Abedin et son mari, Anthony Weiner. (CFDA, New York, novembre 2015.)
Photo Getty Images
Sorti il y a trois semaines aux États-Unis, ce film fait grand bruit. Il offre une plongée intime dans le scandale des sextos qui a définitivement brisé les rêves de conquête de ce prometteur membre de la Chambre des représentants… et époux de Huma Abedin (Anthony Weiner entretenait des correspondances à caractère sexuel avec des femmes le suivant sur Twitter). Mais surtout, il offre un coup de projecteur inédit sur la femme de 39 ans que les médias américains ont surnommée « l’ombre de Hillary ». Celle que l’on voit perpétuellement à l’arrière-plan. L’incarnation d’une Amérique multiculturelle, tolérante et furieusement glamour, aussi discrète que sa boss est mondialement connue : Huma Abedin.
Les observateurs affirment que de ce couple de bêtes politiques mariés en 2010, si Anthony Weiner a toujours recherché la lumière, Huma est la véritable star. Née à Kalamazoo dans le Michigan en 1976, d’un père indien et d’une mère pakistanaise, elle a grandi en Arabie saoudite, où sa mère, sociologue, vit encore. Intellectuel érudit, son père y a fondé l’Institut des affaires de la minorité musulmane, un groupe de réflexion au rayonnement international qui a donné lieu auJournal of Muslim Minority Affairs. Revenue aux États-Unis pour étudier àl’université George Washington, elle décroche, dans la foulée, à 19 ans, un stage à la Maison-Blanche, au cabinet de la First Lady de l’époque, Hillary Clinton. Celle qui rêve alors de devenir journaliste est déçue : elle avait demandé - au moins - à rejoindre le service de presse. Et pourtant. Les années passant, non seulement Huma Abedin n’a plus quitté Hillary Clinton, mais a pris auprès d’elle de plus en plus de responsabilités. Assistante personnelle, notamment lors de sa défaite à la course présidentielle de 2008, conseillère technique, puis chef de cabinet lorsque Hillary est au département d’État. Et aujourd’hui pivot de la bataille ardue qui s’annonce pour la candidate démocrate. « Si j’avais une seconde fille, ce serait elle », a d’ailleurs confié Hillary. La formule est connue, mais les initiés le savent : pour atteindre le clan Clinton, mieux vaut d’abord composer le numéro de portable de Huma Abedin. « Je ne perds même pas de temps à essayer d’appeler les Clinton directement. Je l’appelle elle. Cela revient au même », confesse le financier Alan Patricof, fondateur d’Apax Partners, un des soutiens des Clinton.
Un duo fusionnel
Essentielle, incontournable, vitale…, peu importe l’adjectif : « Son travail pour Hillary est toujours le même, analyse William D. Cohan pour Vanity Fair. Confesseur, confidente et compagne de tous les instants. Ces deux-là passent plus de temps ensemble qu’avec leurs maris. »
Nina Burleigh, éditorialiste politique à Newsweek abonde : « Elle connaît Hillary mieux que quiconque, voire mieux que Bill Clinton lui-même. » En atteste la série d’e-mails désormais déclassifiés qui ont fait tanguer l’ex-First Lady (pour avoir utilisé une messagerie privée au lieu de celle du gouvernement, sécurisée) et dans lesquels on peut, entre autres, découvrir une Mme Clinton qui dit à son bras droit : « Frappe à ma chambre si la porte est fermée. » Elles ont aussi en partage d’être toutes deux des workaholics.
« Mon travail, c’est ma boussole », a expliqué récemment Huma Abedin dans une très rare interview. Ce qui a aussi rapproché les deux femmes, c’est d’avoir eu chacune à surmonter le désordre lié aux frasques de leurs maris respectifs. Comme sa boss, Mini-Hillary a fait front, debout, aux côtés de son époux, désormais père au foyer, s’occupant de leur fils, Jordan, 4 ans, pendant qu’elle sillonne l’Amérique.
Au lendemain de la tuerie dans le club gay d’Orlando, qui le 11 juin a fait 49 victimes et des dizaines de blessés, perpétrée par un jeune musulman se réclamant de Daech, le républicain Roger Stone, proche de Donald Trump, s’est empressé de qualifier Huma Abedin « d’espion potentiellement à la solde de l’Arabie saoudite », comme le rapportait le New York Times. Elle est plus que jamais dans le viseur de Donald Trump, ce que Hillary ne pourra guère ignorer dans sa campagne.
Les attaques de Trump
En 2012, la députée ultra-conservatrice Michèle Bachmann laissait entendre que la famille Abedin avait des liens avec al-Qaida. Et partant, insinuait que le département d’État dirigé alors par Hillary Clinton était noyauté de l’intérieur par l’islamisme. Étonnamment, c’est l’ex-candidat républicain à la présidentielle, John McCain, qui avait pris sa défense, arguant du fait que cette musulmane pratiquante représentait « le meilleur de l’Amérique ». Quatre ans plus tard, et bien que Huma Abedin ait été citée par Daech sur la liste des apostats à abattre, Donald Trump a tenté de raviver ces accusations nauséabondes. La réponse a fusé : « Je suis fière d’être musulmane. Trump cherche à inscrire le racisme dans la loi. Mais son islamophobie ne reflète pas les valeurs de l’Amérique. »
C’est la caution cool de la candidate. Elle était la conseillère personnelle de Michelle Obama. Celle qui lui a suggéré de se laisser aller à danser sur le plateau de Jimmy Fallon en février 2013. Si le quartier général de la campagne d’Hillary Clinton est installé à Brooklyn, le district branché de New York, c’est bien grâce à elle. Sa mission est de changer l'image lisse et froide qu'on attribue à la candidate. Devenue récemment grand-mère, Hillary a toutes les chances de paraître plus proche des « oubliés du rêve américain », sa cible d'électeurs.
Photo Getty ImagesKaren Finney
Elle est la porte-parole officielle de celle qui vise l’investiture démocrate ainsi que sa conseillère stratégique. L’ancienne présentatrice de la chaîne MSNBC, âgée de 47 ans, a un réseau bien étoffé d'amis journalistes politiques. Un atout non négligeable. Présente dans le cercle Clinton depuis les années 1990, elle avait déjà épaulé Hillary dans sa course au Sénat et avait été sa porte-parole lorsque son mari était lui-même président.
Photo ReutersChelsea Clinton
La fille d’Hillary et Bill est une valeur sûre pour la candidate. La jeune femme, mariée au banquier d’affaires Marc Mezvinsky et mère d’une petite Charlotte et d'un petit Aidan, a décidé de s’investir dans la campagne de sa mère. Lorsque cette dernière s’était lancée dans la course à la présidence en 2008, Chelsea n’avait pas eu la chance d’être interviewée pour soutenir publiquement sa mère. Aujourd’hui, elle n’hésite à pas à prendre la parole en sa qualité de présidente de la Fondation Clinton. Elle a notamment défendu l’importance de la symbolique d’une femme présidente des États-Unis. « L'une des valeurs fondamentales de notre pays est l'égalité des chances, a-t-elle déclaré dans une interview accordée à la version américaine de Elle au mois d’avril dernier. Mais quand cette égalité n'inclut pas l'égalité des sexes, il y a là un défi majeur à relever. Et je pense que le fait d'avoir notre première femme président - quelle qu'elle soit - aidera à le relever. »
La jeune Sud-Coréenne ne pratique officiellement le long board que depuis deux ans.
Photo capture écran / Youtube
Cette Sud-Coréenne s'est fait connaître pour ses vidéos de danse sur son long board dans de nombreuses villes à travers le monde.
Tout est long chez Ko Hyojoo. Ses cheveux, ses jambes, son long board et sa liste d'abonnés sur Instagram. 266.000 curieux, très exactement. La jeune Sud-Coréenne a gagné sa popularité grâce à ses nombreuses vidéos de danse sur long board mouvant postées sur le réseau social. On la voit virevoltante telle une liane, légère, élancée, enchaîner les petits pas sur sa planche dévalant la route. Berlin, Séoul, Paris, Zurich, Barcelone, Seattle... La jeune femme balade ses quatre roues sur tous les bitumes des grandes métropoles, avec le soutien de la marque de caméra GoPro, dont elle est devenue ambassadrice.
Initiée depuis deux ans
Officiellement, la jeune femme a appris le long board il y a seulement deux ans, rapporte le site du Vogue US. Employée par l'application de messagerie Line, Ko Hyojoo s'ennuyait. Pour casser sa routine, elle monte sur un long board. Plus allongée et lourde que le skate-board, cette planche permet de surfer sur le goudron en mode balade, contrairement à son petit frère, plus utilisé pour réaliser des figures acrobatiques dans des skateparks. Le coup de cœur est immédiat. Pourtant, sur ces terrains de glisse, les femmes sont plutôt rares.
Ko Hyojoo se démarque d'autant plus en alliant sport et mode. Son style, simple mais bien pensé, mixe chaussettes hautes, mini-shorts en jean, sneakers, jupes et casquettes. Une de ses vidéos tape dans l'œil de Kero One, un rappeur sud-coréen, qui partage aimablement sa pastille sur Facebook, générant plus de 25 millions de vues. Malgré la reconnaissance de milliers d'internautes, Ko Hyojoo se considère toujours comme une débutante. Qui ne devrait pas tarder à inciter d'autres filles à s'emparer des quatre roues.
Sur le plateau de On n'demande qu'à en rire, Caroline Vigneaux a été jugé « trop jolie pour être drôle »
Photo Getty Images
[Femmes humoristes – 1/4] Elles étaient vendeuse, journaliste, avocate ou dans la finance. Un jour, elles ont décidé de tout plaquer pour devenir humoristes. Rencontre avec Caroline Vigneaux qui a troqué sa robe de conseil pour les planches.
Nora Hawzawi, Caroline Vigneaux, Isabeau de R. et Dorothée Drevon avaient un destin tout tracé. Elles étaient promises à une brillante carrière de vendeuse aux Galeries Lafayette, un fabuleux destin d’avocate ou à gravir les échelons dans le monde de la finance ou du journalisme. Depuis, ces femmes sont sur scène parfois tous les soirs, assurent des chroniques pour de grands médias ou écrivent pour la télé et le cinéma. Comment sont-elles devenues humoristes. Dans cette nouvelle vie, rigolent-elles tous les jours ? Caroline Vigneaux a répondu à nos questions.
Caroline Vigneaux
Caroline Vigneaux tombe la robe pour la scène.
Caroline Vigneaux
Lefigaro.fr/madame. - D'avocate à humoriste... quelle idée ! Caroline Vignaux. - J'ai dérapé ! Figurez-vous que j'ai découvert que je n'avais qu'une vie, pour de vrai. Et humoriste était un truc que je voulais faire même si je n'ai jamais voulu être comédienne. Bon, c'est raté ! (rire)
Quelles qualités de votre ancien métier vous servent aujourd'hui ?
La plaidoirie, c'est déjà parler en public. Et, aux assises, il y a les témoins et des choses en live. Il faut savoir réagir du tac-au-tac, être bon tout de suite. C'est comme de l'impro, et j'adore ça.
L'humour cache-t-il de la tristesse ?
Pas du tout ! Je suis une personne très heureuse. Je vois le verre à moitié plein. Pas besoin d'être dépressive pour être drôle.
Et pourquoi pas coiffeuse plutôt qu'humoriste ?
Je ne suis pas du tout manuelle ! Et puis on est attiré par ce qui nous plaît et j'ai toujours aimé faire rire, même quand je travaillais en cabinet. Ce qui ne plaisait d'ailleurs pas à tout le monde... J'ai fait du théâtre amateur avec des avocats et la scène est devenue une drogue. Mais il m'a quand même fallu six ans pour changer de vie.
L'humour plus cher qu'une psychothérapie ?
Oui ! Je me suis autoproduite pendant trois ans. Ça m'a coûté bien plus qu'une psy !
Le pire souvenir de vote carrière d’humoriste ?
Ma rencontre avec Jean-Luc Moreau dans « On n'demande qu'à en rire ». Il m'a dit qu'il fallait que j'arrête parce que j'étais « beaucoup trop jolie pour être drôle ». Venant "du" metteur en scène de toutes les pièces parisiennes, c'est tombé comme un couperet et ça a été très dur. Mais j'avais confiance en moi et j'ai continué. J'avais la rage, je voulais lui prouver qu'il avait tort.
Isabeau de R a choisi de lâcher la finance pour monter sur les planches.
Isabeau de R.
[Femmes humoristes – 2/4] Elles étaient vendeuse, journaliste, avocate ou dans la finance. Un jour, elles ont décidé de tout plaquer pour devenir humoristes. Rencontre avec Isabeau de R qui a lâché la finance pour les planches.
Nora Hawzawi, Caroline Vigneaux, Isabeau de R et Dorothée Drevon avaient un destin tout tracé. Elles étaient promises à une brillante carrière de vendeuse aux Galeries lafayette, un fabuleux destin d’avocate ou à gravir les échelons dans le monde de la finance ou du journalisme. Depuis, ces femmes sont sur scène parfois tous les soirs, assurent des chroniques pour de grands médias ou écrivent pour la télé et le cinéma. Comment sont-elles devenues humoristes. Dans cette nouvelle vie, rigolent-elles tous les jours ? Isabeau de R a répondu à nos questions.
Isabeau de R.
Exit la finance pour Isabeau !
Isabeau de R.
Lefigaro.fr/madame. - De commerciale en finance à l'humour : mais que s'est-il passé ?
Isabeau de R. - Rien du tout en fait ! J'ai passé 15 ans à bosser comme une muleà l'international et j'ai adoré ça. Un jour ça m'est venu comme une envie de faire pipi. Je passais des entretiens et je me disais « encore des anglos saxons... oh, la, la, ils vont encore m'emmerder ! » Ça m'a pris deux secondes.
Des qualités de vos anciens jobs qui vous servent ?
Au début, ça m'a servi parce que j'étais organisée et structurée et que j'avais une vue d'ensemble : la production, trouver des dates... Maintenant je me suis faite à ce métier et je suis complètement désorganisée. Ça se passe tout aussi bien en fait, il faut juste s'y faire.
Pour faire rire, faut-il être malheureuse ?
Non. D'ailleurs, on ne décide pas forcément de rire des choses. Mais si vous montez sur scène et que vous dites "il m'aime, je l'aime", c'est moins drôle que les trucs qui foirent.
Pourquoi pas coiffeuse plutôt qu'humoriste ?
Vous verriez ma coiffure, vous comprendriez tout de suite ! Et puis je déteste les coiffeurs qui considère que votre cheveux est une personne à part entière. En revanche, c'est un bon sujet de sketch : "parle à mon cheveu".
L'humour c'est moins cher qu'une psy ?
Je suis pas si sûre. L'humour ça peut coûter très, très cher si vous produisez vos spectacles. Mais pour défiscaliser c'est bien... C'est une plaisanterie biensûr !
Votre pire souvenir d'humoriste ?
J'ai fait un plateau à un festival et je me suis bien vautrée. Avant la scène c'était "ma chérie c'est merveilleux". Après, personne ne me parlait. J'avais envie de me pendre. J'avais des regards « la pauvre, elle ne va pas durer» . Je me suis dit « c'est bizarre ce millieu quand même ».
La femme derrière le marketing d'Apple Music est adorée des médias américains et une source d'inspiration pour toute une génération de femmes. (Los Angeles, le 21 juin 2016.)
Photo Getty Images
Autoproclamée « badass », « godess » ou « diva », la femme à la tête du marketing d'Apple Music a l'aura d'une star des tapis rouges. Portrait.
Bozoma Saint John est la femme la plus « badass » (que l'on pourrait traduire par forte personnalité, qui déchire) de la Silicon Valley. Un statut largement mérité au regard du dernier keynote d'Apple, le 13 juin, au Bill Graham Civic Auditorium à San Francisco, en Californie. La présentation des nouveau-nés d'Apple a été mise sens dessus dessous par l'explosive responsable marketing du département Musique. À la manière d'un one-woman-show savamment huilé, elle a bouleversé les codes.
Ce jour-là, exit le look austère et sombre (chemise + jean) de Tim Cook, le président de la marque à la pomme croquée. Bienvenue à la robe rouge flashy sans manche, aux créoles et à la coupe afro de Bozoma Saint John. Et c'est en musique et en danse que la « badmamajama » (une femme attirante au tempérament explosif, NDLR), comme elle se présente elle-même, a réveillé son auditoire. Au son de Rapper's Delight de The Sugarhill Gang, elle a invité un public médusé à imiter son déhanché endiablé. Peine perdue. La MC, sans ciller, les taxe d'avoir « le sens du rythme d'une otarie ». Elle est comme cela Bozoma Saint John, elle fait le show, rappe quelques mesures et reprend, l'air de rien, sa présentation. Cinq minutes sur scène, et « La Boz » marque déjà les esprits pour des décennies. Qui est cette tornade de 39 ans à l'aura d'une star internationale ?
Suivez cette diva du marketing sur les réseaux sociaux et vous ne serez pas déçue. Ses comptes Twitter et Instagram sont le relais d'une succession de dîners dans des restaurants gastronomiques, de clichés de sa fille de 6 ans - qu'elle élève seule depuis la mort de son époux il y a trois ans environ -, de selfies avec sa bande de copines, de photocalls prestigieux et toujours, bien sûr, de la garde-robe qui va avec l'événement.
L'activité en ligne de cette femme influente est une sorte de fenêtre ouverte sur les coulisses de sa vie. Si elle est rarement sur le devant de la scène, La Boz ne passe jamais inaperçue. Les médias l'adorent et les internautes le lui rendent bien : elle est suivie par près de 14.000 personnes sur Instagram, et compte environ 16.000 abonnés sur Twitter.
Une inspiration pour une génération de femmes
Cette popularité nourrit-elle une confiance en elle inébranlable ? Ou est-ce l'inverse ? Sur Twitter, Bozoma Saint John n'hésite pas à citer Nietzsche – « Il faut que tu veuilles te brûler dans ta propre flamme : comment voudrais-tu te renouveler sans t’être d’abord réduit en cendres ? » – à s'auto-qualifier de « fabuleuse », « badass », « déesse » ou « femme de pouvoir ». Adjectifs, parfois pompeux, qu'elle utilise également pour parler de ses amies. Sa ritournelle ? Mettre en avant les femmes noires de talent qui entreprennent dans l'industrie du divertissement aux États-Unis. Aucun doute, le « mouvement Boz » est en marche. Une seule question reste en suspens : jusqu'où ira cette « force de la nature » ?
Ces femmes puissantes (et féministes) sur le tapis rouge
En images
Emma Watson, féministe sur tapis rouge
« Si les hommes n'étaient pas supposés avoir le contrôle, les femmes n'auraient pas à être contrôlées. Hommes et femmes devraient tous se sentir libres d'être sensibles. Hommes et femmes devraient tous se sentir libre d'être fort... Il est temps que nous percevions les sexes d'une façon qui ne les oppose pas radicalement. »
Ellen Page, féministe sur tapis rouge
« Je ne sais pas pourquoi les gens sont tellement réticents à dire qu'ils sont féministes. Y-a-t-il une plus claire manifestation que nous vivons toujours dans un monde patriarcal que le fait que le mot féminisme est un gros mot ? »
Photo GC Images / Getty ImagesBeyoncé, féministe sur tapis rouge
« Nous devons arrêter avec le mythe autour de l’égalité des sexes. Ce n’est pas encore une réalité. (…) Tant que les femmes et les hommes n’auront pas admis que c’est inacceptable, rien ne changera »